//
vous lisez...

Le Mag Litt'

David Whitehouse : énorme ?

Pour parler de ce roman si spécial, laissons tout d’abord la parole à l’éditeur : “Malcolm n’était pas un enfant ordinaire, il avait cette espèce de confiance qui attire les adultes et fascine les enfants. Sa famille le croyait promis à un destin extraordinaire. En un sens elle avait raison. Un jour, à l’âge où l’on se lance dans la vie, Mal a décidé d’aller se coucher. Il ne se relèvera pas. En l’espace de vingt ans, l’enfant chéri s’est gavé jusqu’à atteindre un état de paresse gargantuesque. Pourquoi ? La réponse viendra, à travers le regard de son frère qui observe Mal devenir, plus qu’un homme, une planète, autour de laquelle ses parents et lui gravitent, otages affectifs de cet immobilisme délibéré.” Rendons maintenant la parole au lecteur – auteur lui aussi – qui signe cet article…

Au-delà de nos frontières, ce livre a vite inspiré des comparaisons flatteuses : Franz Kafka pour la littérature, Marco Ferreri pour le cinéma… Outre atlantique,  The Guardian en parle comme « le meilleur livre (…) depuis des années. »

Couché, premier roman du journaliste David Whitehouse, arrive enfin en France. Diagnostic ? La machine est efficace. Elle nous déroule, sur plus de 260 pages, l’histoire de deux frères : l’un narrateur raisonné, l’autre protagoniste un peu fou, décidant brutalement de ne plus quitter son lit. En l’espace de vingt années, il grossit démesurément, et sème une extraordinaire zizanie dans sa famille.

Difficile a priori de s’identifier à ce drôle de personnage dont «  la peau finit par ne faire qu’un avec les draps. » Reste que le propos, porté par un humour souvent grinçant, maintient sans cesse  le lecteur dans une zone jubilatoire nourrie de métaphores noires : « Ces photos de baleines échouées sur les plages, le ventre ouvert par l’explosion des gaz accumulés à l’intérieur (…) voilà à quoi ressemble Mal. »

Tout est stylistiquement millimétré, réfléchi. Du début à la fin. Les pages tournent sans difficulté, le récit avance par courts chapitres comme autant de plans séquences enchaînant des scènes de vies improbables : ça zappe, ca file, on en redemande.

En toile de fond, Whitehouse (également  réalisateur de courts métrages pour la BBC), dézingue notre société de consommation et de vitesse. Rien de neuf. Mais très jouissif.

Couché, de David Whitehouse (éditions Plon) 

William Memlouk

vidéo : visionnez ci-dessous le trailer du roman



Discussion

Pas de commentaires.

Poster un commentaire

Archives