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Coup de coeur : Virginie Mouzat, ou la sexualité extraordinaire

Rue des Auteurs, en partenariat avec Marie Claire, vous propose l’interview de Virginie Mouzat, Coup de coeur 2009 du roman d’émotion avec “Une femme sans qualités” (éditions Albin Michel). Cet article reprend celui que le magazine a publié dans son numéro daté de juillet 2009, mais dans une version plus développée, avec en prime un extrait gratuit du livre à télécharger.  < INTERVIEW >

 

Virginie MouzatAutres photos et coulisses people du Prix : cliquer ici.
Notre jury a tenu à distinguer, à côté du lauréat Emmanuel Carrère, Virginie Mouzat pour son roman “Une femme sans qualités” (éditions Albin Michel), dont il salue l’originalité, la force, et l’éclatante impertinence. Chef de la rubrique Mode au Figaro, cette auteure signe ici son premier roman, où la narratrice – aussi belle et sexy que l’écrivaine -, n’est pourtant pas aussi femme qu’elle paraît.
Depuis l’enfance, elle n’a pas d’ovaires, et son utérus est resté minuscule.
Seul un traitement hormonal a pu tant soit peu féminiser son corps androgyne. Mais elle est soulagée d’être stérile, heureuse de ne pas être vraiment de la « race des femmes », ravie de ne pas faire partie du « club » !
Comment, pourtant, éviter le fiasco dans sa vie sexuelle et amoureuse ? Partagée entre sa tragique lucidité et la jubilation de sa propre singularité, poignante et inspirée, cette « Femme sans qualités » n’en manque décidément pas…

La citation

« Je n’ai pas d’enfants. Je n’en aurai pas. Jamais. Je ne me suis pas appariée avec un mâle reproducteur. Je n’aspire pas au bonheur conjugal, à la grandeur de l’adoption, au dépassement de soi. Je ne suis pas aux abois.
Je méprise l’urgence dans laquelle elles se mettent toutes. »

 

interview
“Je m’élève contre la dictature du sexe et de la jouissance”

Avez-vous hésité à vous mettre à nu en écrivant ce roman où la narratrice dévoile l’extrême singularité de son identitéLivre de Virginie Mouzat sexuelle ? 
Non, ça ne m’a pas fait peur. Et puis quand on enlève un masque, rien ne dit qu’il n’y en ait pas un autre au-dessous. C’est un roman.Même si bien sûr ma réalité y est pour quelque chose, et que ce n’est pas loin de moi…
Depuis la sortie de votre livre, les gens vous regardent-ils différemment ? 
A côté de la journaliste que je suis et que je reste, certains commencent peut-être à voir un auteur, c’est-à-dire quelqu’un produisant des choses un peu moins éphémères… Mais surtout, j’ai découvert une sorte de gratitude chez mes lectrices. Plusieurs m’ont en effet remerciée d’avoir écrit tout haut ce qu’elles pensaient tout bas. Même si leur physiologie à elles est normale et les attributs de leur féminité complets, eh bien ça ne les empêche pas – elles aussi – de récuser tout le dispositif lié à l’identité sexuelle féminine.
Par exemple, si l’on se réfère à votre livre, l’obligation de jouir ? 
Oui, je m’élève contre la dictature du sexe et notamment celle de la jouissance ! Car pour toutes les femmes, au-delà même de leurs différences biologiques, la jouissance, ce n’est pas simple, ce n’est pas évident. Contrairement à ce que l’on essaie de nous faire croire, ça n’a rien d’automatique. Et pour les hommes, n’allons pas croire que c’est plus facile ! Pour nous toutes et tous, l’obligation de « réussir » sexuellement, de jouir, est terrorisante.
Votre roman a quand même un côté provo, non ? 
Dans le ton, j’ai parfois – et volontairement – exagéré un peu. Ce qui ne justifie pas l’agressivité de certaines réactions. Car si la plupart sont positives, j’ai aussi subi quelques attaques au-dessous de la ceinture…
Propos recueillis par Gilles Chenaille

Le jury

Voir les photos des 7 membres du jury : cliquer ici.
Florian Zeller (romancier, prix Interallié 2004), Anne Plantagenet (écrivain et traductrice), Léa Drucker (comédienne) et Faustine Bollaert (chroniqueuse à France 2 et Europe 1), ainsi que trois membres de notre équipe Livres : Fabrice Gaignault(rédacteur en chef Culture et président du jury) Evelyne Bloch Dano (critique et écrivain) et Gilles Chenaille (critique et créateur de VotreJournal.net et de RueDesAuteurs.net).

Les 12 livres nominés

Les 4 finalistes sont surlignés :
« Une femme sans qualités » de Virginie Mouzat (éd. Albin Michel), « La trahison de Thomas Spencer » de Philippe Besson (éd. Julliard), « Est-ce ainsi que les femmes meurent ? » de Didier Decoin (éd. Grasset), « Un temps fou » de Laurence Tardieu (éd. Stock), « Ce que le jour doit à la nuit » de Yasmina Khadra (éd. Julliard), « La beauté du monde » de Michel Le Bris (éd. Grasset), « De l’autre côté de l’été » d’Audrey Diwan (éd. Flammarion), « D’Autres vies que la mienne » d’Emmanuel Carrère (éd. P.O.L), « Sur le sable » de Michèle Lesbre (éd. Sabine Wespieser), « La Main tendue » d’Alain Le Blanc (éd. Fayard), « Avec enfant » de Bruno Gibert (éd. Stock) et « Celle qui détricotait la vie » de Françoise Baqué (éd. Jacqueline Chambon).

Dans Marie Claire,
la critique de “Une femme sans qualités” lors de sa parution :

Elle a trente ans, grande, belle, avec un super job et un super appart. Bref, pas de quoi faire un super bouquin… Mais cette Hyper Women a aussi une faille, un terrible problème qu’elle n’a jamais confié à personne : elle est née sans ovaires, et avec un utérus minuscule. Elle n’aura donc pas d’enfant, et n’arrive jamais à se sentir 100% femme. Elle doit donc mentir, jouer la comédie de la séduction, et faire l’amour sans plaisir. Jusqu’au jour où elle rencontre un playboy moins caricatural qu’il n’en a l’air, qui… Chut, taisons-nous pudiquement. Mais de l’originalité de ce livre, de son intelligence et de la force de son style, jouissons sans entrave…   G. CH.
Offert par Rue des Auteurs, un extrait gratuit en PDF à télécharger du roman de Virginie Mouzat, “Une femme sans qualités” (éd. Albin Michel, cliquez sur le lien ci-dessous :

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